Photographe, vidéographe, monteur et réalisateur, Réginald Georges est un jeune entrepreneur qui se passe de présentation dans le domaine audio visuel.
Les touches magiques et originales de sa créativité font valoir ses oeuvres depuis un bout de temps. PDG de Photographe X et de Mage Entertainment, ce magicien des temps modernes se révèle de plus en plus tenace à innover et à corser l'écart entre lui et les compétiteurs du marché. Deux clips sortis récemment pour en témoigner : « Contredanse » de Zatrap feat TI Coca et « Gangster » de SAL feat Fantom, Dutty et Izolan. Interview avec le jeune mage de l'image
Les touches magiques et originales de sa créativité font valoir ses oeuvres depuis un bout de temps. PDG de Photographe X et de Mage Entertainment, ce magicien des temps modernes se révèle de plus en plus tenace à innover et à corser l'écart entre lui et les compétiteurs du marché. Deux clips sortis récemment pour en témoigner : « Contredanse » de Zatrap feat TI Coca et « Gangster » de SAL feat Fantom, Dutty et Izolan. Interview avec le jeune mage de l'image
Qui est Réginald Georges ?Avant tout, je remercie Ticket Magazine d'avoir pensé à m'accorder cette interview, car cela fait des années que ça n'a pas été le cas. Pour commencer, le nom complet est Frantz Réginald Georges. Je suis né d'une modeste famille et j'ai deux frères. Mon père et ma mère sont agronomes et résident en province.
Après l'école classique, j'ai été à l'Université Quisqueya pour des études en génie civil. Mais ça n'a pas fait long feu, parce que depuis mon enfance je rêve de dessins, d'images et de cinéma. Ainsi donc, pour activer la manoeuvre, je me suis inscrit en 2001 à CEPEC (Centre d'Études Photographiques et Cinématographiques). Un premier diplôme que j'ai décroché avec brio. Puis, sur la même lancée, je me suis rendu au Canada pour étudier la vidéographie et la photographie professionnelle avancée à l'Université de Montréal.
Rentré au pays quelque temps plus tard, j'ai collaboré avec mon cousin Hugue-Robert Marsan et GraphCity avant de prendre mon envol. En 2006, à bout de souffle, j'ai fini par fonder ma propre compagnie « Mage Entertainment » pour élargir mon champ de vision. Et depuis, je fais mon p'tit bonhomme de chemin.
Comment as-tu vécu l'expérience de ta première réalisation dans ce métier ?
Quand j'étais à l'Université de Montréal, j'ai eu la chance de travailler sur pas mal de projets : clips, films, documentaires et autres. En somme, c'étaient des devoirs que j'ai eu à réaliser en tant qu'étudiant. Mais une fois diplômé, le premier travail que j'ai réalisé pour un client était le vidéoclip « Pitit mwen » de Réginald Lubin, qu'Edner Jean m'avait confié. Malgré le fait que j'étais novice dans le domaine à cette époque, Edner voulait à tout prix voir de quoi j'étais capable. Donc sur ce coup, il avait mis à ma disposition tous les équipements nécessaires. Au pied du mur, j'avoue franchement que ça m'avait stressé. Non seulement je faisais mes premiers pas, mais j'avais affaire à Réginald Lubin, l'un des meilleurs acteurs haïtiens, et en plus, un connaisseur en la matière. Alors, je n'avais pas le choix que de délivrer un travail satisfaisant. Et ça a été fait avec sang-froid. Aussi bien que par la suite, Edner m'a donné d'autres contrats de la sorte. Aujourd'hui je le remercie encore une fois de m'avoir soutenu et d'avoir eu confiance en moi depuis le tout début de ma carrière. Sinon, qui sait comment ça aurait été.
Est-il facile de joindre les deux bouts dans ce domaine ?
Sans vous le cacher, c'est un milieu extrêmement difficile, celui dans lequel j'ai choisi d'évoluer. Parce qu'en Haïti, rares sont les jeunes qui comprennent ce que « image » veut dire. Nombreux ignorent comment on peine à trouver les lieux de tournages quand il faut démarrer un projet. L'insalubrité et le foutoir qui règnent sur tout le territoire national nous obligent en tout temps à avoir un budget imprévisible pour repeindre certains aspects de la vie locale. Et fort souvent les clients refusent de l'admettre et de payer convenablement tous les frais liés aux coûts de réalisation. Tout ceci revient à dire que chaque vidéoclip ou un travail portant ma signature ou « Mage Entertainment » ou encore « Photographe X » est un sacrifice auquel j'ai consenti avec la complicité de mon équipe. Généralement nul ne répond aux exigences de sa demande. C'est toujours nous autres qui payons la différence.
Par conséquent, qu'est-ce qui anime ta motivation ?
Sans faire de détours, je pourrais dire tout bonnement que c'est la passion. De 2005 à nos jours, l'opinion publique peut confirmer à l'unanime qu'il y a une amélioration progressive de la qualité d'images sur le petit écran. Donc, cette évolution m'encourage davantage à continuer la lutte.
Si tu pouvais remonter le temps, choisirais-tu toujours ce métier ?
Comme disait l'autre : je le ferais encore si j'avais à le faire. Bien que le chemin soit parsemé d'embûches, je crois que j'irai jusqu'au bout. Si je suis encore dans ce domaine, ce n'est pas pour engranger des profits, mais pour apporter un changement dans la perception, la conception et la production d'images en Haïti.
Tout compte fait, conseillerais-tu à un jeune de faire carrière dans ce domaine ?
Dans l'ordre naturel des choses, il n'est pas bien de dicter à quelqu'un le chemin qu'il droit entreprendre lorsqu'il s'agit de profession. Sans quoi, j'encouragerais les jeunes à étudier la photographie dans leur tout jeune âge. Parce qu'avec une petite caméra, un enfant peut commencer à gagner de l'argent en photographiant ses copains et ses camarades de classe. Comme ça, il n'aura pas à recourir à ses parents en cas de besoin. De plus, qui que nous soyons, on a toujours besoin d'un photographe ou d'un cameraman pour garder en souvenir quelques moments forts, subtils et passagers.
Parle-nous des films auxquels tu as participé ?
Si mes souvenirs sont exacts, le premier film auquel j'ai participé était « La face de l'ombre », c'était à titre de photographe de plateau. Ensuite « La Rebelle » où j'étais le premier assistant de Sacha Parisot à la caméra. Enfin, j'ai travaillé avec Raoul Peck à plusieurs reprises, notamment dans le film « Moloch Tropical ».
Peux-tu nous citer quelques unes de tes réalisations ?
Avec joie ! Mais je ne pourrais pas tout citer : « Pèp la fache » de Mystik 703, « Contredanse » de Zatrap, « Toup pou yo » et « Jiskobou » de Barikad Crew, « Viva la vida » de BIC, « Tèt grenn pa jwe » de Vwadèzil, « Gangster » de SAL et j'en passe.
Après l'école classique, j'ai été à l'Université Quisqueya pour des études en génie civil. Mais ça n'a pas fait long feu, parce que depuis mon enfance je rêve de dessins, d'images et de cinéma. Ainsi donc, pour activer la manoeuvre, je me suis inscrit en 2001 à CEPEC (Centre d'Études Photographiques et Cinématographiques). Un premier diplôme que j'ai décroché avec brio. Puis, sur la même lancée, je me suis rendu au Canada pour étudier la vidéographie et la photographie professionnelle avancée à l'Université de Montréal.
Rentré au pays quelque temps plus tard, j'ai collaboré avec mon cousin Hugue-Robert Marsan et GraphCity avant de prendre mon envol. En 2006, à bout de souffle, j'ai fini par fonder ma propre compagnie « Mage Entertainment » pour élargir mon champ de vision. Et depuis, je fais mon p'tit bonhomme de chemin.
Comment as-tu vécu l'expérience de ta première réalisation dans ce métier ?
Quand j'étais à l'Université de Montréal, j'ai eu la chance de travailler sur pas mal de projets : clips, films, documentaires et autres. En somme, c'étaient des devoirs que j'ai eu à réaliser en tant qu'étudiant. Mais une fois diplômé, le premier travail que j'ai réalisé pour un client était le vidéoclip « Pitit mwen » de Réginald Lubin, qu'Edner Jean m'avait confié. Malgré le fait que j'étais novice dans le domaine à cette époque, Edner voulait à tout prix voir de quoi j'étais capable. Donc sur ce coup, il avait mis à ma disposition tous les équipements nécessaires. Au pied du mur, j'avoue franchement que ça m'avait stressé. Non seulement je faisais mes premiers pas, mais j'avais affaire à Réginald Lubin, l'un des meilleurs acteurs haïtiens, et en plus, un connaisseur en la matière. Alors, je n'avais pas le choix que de délivrer un travail satisfaisant. Et ça a été fait avec sang-froid. Aussi bien que par la suite, Edner m'a donné d'autres contrats de la sorte. Aujourd'hui je le remercie encore une fois de m'avoir soutenu et d'avoir eu confiance en moi depuis le tout début de ma carrière. Sinon, qui sait comment ça aurait été.
Est-il facile de joindre les deux bouts dans ce domaine ?
Sans vous le cacher, c'est un milieu extrêmement difficile, celui dans lequel j'ai choisi d'évoluer. Parce qu'en Haïti, rares sont les jeunes qui comprennent ce que « image » veut dire. Nombreux ignorent comment on peine à trouver les lieux de tournages quand il faut démarrer un projet. L'insalubrité et le foutoir qui règnent sur tout le territoire national nous obligent en tout temps à avoir un budget imprévisible pour repeindre certains aspects de la vie locale. Et fort souvent les clients refusent de l'admettre et de payer convenablement tous les frais liés aux coûts de réalisation. Tout ceci revient à dire que chaque vidéoclip ou un travail portant ma signature ou « Mage Entertainment » ou encore « Photographe X » est un sacrifice auquel j'ai consenti avec la complicité de mon équipe. Généralement nul ne répond aux exigences de sa demande. C'est toujours nous autres qui payons la différence.
Par conséquent, qu'est-ce qui anime ta motivation ?
Sans faire de détours, je pourrais dire tout bonnement que c'est la passion. De 2005 à nos jours, l'opinion publique peut confirmer à l'unanime qu'il y a une amélioration progressive de la qualité d'images sur le petit écran. Donc, cette évolution m'encourage davantage à continuer la lutte.
Si tu pouvais remonter le temps, choisirais-tu toujours ce métier ?
Comme disait l'autre : je le ferais encore si j'avais à le faire. Bien que le chemin soit parsemé d'embûches, je crois que j'irai jusqu'au bout. Si je suis encore dans ce domaine, ce n'est pas pour engranger des profits, mais pour apporter un changement dans la perception, la conception et la production d'images en Haïti.
Tout compte fait, conseillerais-tu à un jeune de faire carrière dans ce domaine ?
Dans l'ordre naturel des choses, il n'est pas bien de dicter à quelqu'un le chemin qu'il droit entreprendre lorsqu'il s'agit de profession. Sans quoi, j'encouragerais les jeunes à étudier la photographie dans leur tout jeune âge. Parce qu'avec une petite caméra, un enfant peut commencer à gagner de l'argent en photographiant ses copains et ses camarades de classe. Comme ça, il n'aura pas à recourir à ses parents en cas de besoin. De plus, qui que nous soyons, on a toujours besoin d'un photographe ou d'un cameraman pour garder en souvenir quelques moments forts, subtils et passagers.
Parle-nous des films auxquels tu as participé ?
Si mes souvenirs sont exacts, le premier film auquel j'ai participé était « La face de l'ombre », c'était à titre de photographe de plateau. Ensuite « La Rebelle » où j'étais le premier assistant de Sacha Parisot à la caméra. Enfin, j'ai travaillé avec Raoul Peck à plusieurs reprises, notamment dans le film « Moloch Tropical ».
Peux-tu nous citer quelques unes de tes réalisations ?
Avec joie ! Mais je ne pourrais pas tout citer : « Pèp la fache » de Mystik 703, « Contredanse » de Zatrap, « Toup pou yo » et « Jiskobou » de Barikad Crew, « Viva la vida » de BIC, « Tèt grenn pa jwe » de Vwadèzil, « Gangster » de SAL et j'en passe.
Quelles sont réalisations qui ont beaucoup marqué ta carrière ?
Autant que je m'en souvienne, quatre vidéoclips ont marqué énormément ma carrière. Premièrement, il y a « Pitit mwen » de Réginald Lubin que je devais réaliser en bonne et due forme pour Edner Jean en dépit des enjeux qui régnaient autour de pour mon premier élan. Ensuite, le clip carnavalesque « Tout pou yo » de Barikad Crew était une expérience extraordinaire que je ne puis oublier. Ce tournage au Stade Sylvio Cator était rempli d'émotions et de contraintes oppressantes. Car on s'était retrouvé en compagnie de plus de vingt mille personnes à gérer dans les tribunes, les gradins et à l'entrée du stade. Le tout-venant en cette occasion ne voulait voir que BC, et participer au clip. De ce fait, avec un staff de sept membres, on était vraiment au four et au moulin sur le plateau. Surtout lorsqu'il fallait orienter le public dans les mêmes directives que nous, soit pour chanter, danser et tout le reste. En un mot, ce n'était pas une mince affaire. Mais au bout du compte, le succès de la méringue a compensé quelque peu nos efforts.
Après, j'ai réalisé « Jiskobou » pour Barikad. Une réalité tirée de l'histoire d'Haïti dont j'ai fait une remarquable adaptation avec beaucoup de dispositifs : déguisement, décor, feux d'artifices, etc.
Et en dernier lieu, la vidéo « Contredanse » de Zatrap est jusqu'à présent la seule réalisation qui m'ait comblé à 80%. C'est la première fois que je me suis senti aussi proche de mes idées.
En peu de mots, d'où puises-tu ton inspiration ?
J'ignore complètement la source de mon inspiration. Et même si je le savais, ce serait de l'imprudence de la dévoiler. Par contre, autant que je le sache, je suis toujours en quête de perfection et d'originalité dans la mesure du possible. Les textes ne m'intéressent peu dans les magazines et les journaux, mais les images j'en raffole. Je pourrais passer des nuits entières à regarder constamment des revues, des catalogues, des documentaires, des films et des spots publicitaires. C'est peut-être ces habitudes qui nourrissent mon inspiration.
Penses-tu que tu sois le meilleur sur le terrain ?
Il est clair que quand on ne fait pas de mise à jour de temps à autre, on devient carrément obsolète. Sur le terrain, il y a beaucoup de professionnels qui mériteraient de se recycler. Pour cette raison, je travaille constamment ma créativité. Et je ne dors presque jamais à cause de ça. Ma vie tourne autour de ma profession. En résumé, je ne saurais dire en toute humilité que je sois le meilleur. Mais je sais qu'on n'est pas beaucoup à avoir un niveau avancé dans ce domaine. D'où je peux compter, Mage Entertainment, GraphCity, Play Entertainment, Mackendy Jeune ...
On ne t'a jamais réprimandé pour un travail réalisé ?
Non, pas vraiment. Toutefois, il m'arrive parfois d'être très limité avec les moyens techniques et économiques dont je dispose pour réaliser un projet comme je l'aurais souhaité. Ce qui peut engendrer une déformation dans la conception d'un programme.
En passant, quel est le clip le plus onéreux que tu as réalisé ?
En général, les vidéoclips sont évalués sur un même barème. Pour moi, il n'y a pas de clips plus couteux que d'autres. Personnellement, j'avoue qu'ils sont tous pareils. Parce que dans ce métier, je ne fais rien à demi. Je mets toujours du coeur à l'ouvrage dans tout ce je fais. Autrement, l'oeuvre pour laquelle j'ai été bien payé en particulier est un documentaire que j'ai réalisé sur les panneaux solaires pour l'entreprise « Paconsulting », basée à New York.
Sur quels projets travailles-tu actuellement ? Je crains de ne pas pouvoir en parler pour l'instant. Je pense que ce n'est pas bien de gâcher la surprise que certains groupes musicaux et d'autres personnalités s'apprêtent à faire au public. En revanche, si je cite quelques projets en cours, j'espère qu'ils comprendront la démarche. Dans un premier temps il y a les vidéoclips : « 10 sou 10 » de Mystik 703, « Vagabon repanti » et « Manman » de Nou Krezi, « Zatrapela » de Zatrap ...
Ensuite il y a l'émission télévisée « On se dit tout » d'Ange Bellie Andou qui sortira bientôt. Puis le film « Kite m' pale » de Réginald Lubin, qui est un documentaire fictif que je travaille depuis environ six mois.
Quid de « Mage Entertainment » et de « Photographe X ». Qu'avez-vous en perspective pour les prochains mois ?
Ce sont deux jeunes compagnies dotées d'une équipe d'environ neuf membres, dont les tâches premières sont réparties entre la conception, le tournage, la photographie, la décoration, le montage, la logistique, etc. Dans notre local sis à Delmas 48, nous offrons des services de direction de photographie, de vidéographie et autres. Nous vendons des matériels appropriés aux services également.
Par extension, nous réalisons des spectacles sur demande. C'est pourquoi nous avons créé une salle de répétition bien équipée pour les artistes et groupes musicaux. Et dans les prochains mois nous mettrons à leur disposition un studio d'enregistrement à bon marché.
N'as-tu pas un fait à signer par hasard ?
Evidemment ! J'aimerais que les photographes cessent de liquider leur talent. C'est-à-dire, ils doivent ajuster les prix des services en fonction de la circonstance. Par exemple, pas question de vendre une photo de publicité à $100.USD. Il faut que les clients payent un prix proportionnel à la demande. Les images n'ont pas de durée de vie. Alors, pourquoi céder une image à vil prix? Donc, à bon entendeur, salut !
Un message ?
Mon message SOS s'adresse directement au Ministère de la Culture. Il est nécessaire que l'on ait des projets de construction de salles de cinéma et de centres culturels dans les plus brefs délais. On ne peut pas continuer à vivre dans ces conditions infrahumaines. Le cinéma doit définitivement renaitre de ses cendres.
Entre autre, je recommande aux chaines de télévision de mettre en place des critères de sélection pour un tri des meilleures images, avant toute diffusion. Parce que c'est triste de voir souvent des images qui pourraient faire l'objet de rebuts de matière mais qui passent continuellement à la télé. Sur ce point, il revient à nous autres professionnels de montrer la grandeur de nos talents et d'étaler les facettes plus positives du pays. Au lieu de mettre en vue Croix-des-Bossales et La Saline, montrez de préférence Port-Salut, Labadie, l'Ile-a-Vache... On n'en manque pas!
Après, j'ai réalisé « Jiskobou » pour Barikad. Une réalité tirée de l'histoire d'Haïti dont j'ai fait une remarquable adaptation avec beaucoup de dispositifs : déguisement, décor, feux d'artifices, etc.
Et en dernier lieu, la vidéo « Contredanse » de Zatrap est jusqu'à présent la seule réalisation qui m'ait comblé à 80%. C'est la première fois que je me suis senti aussi proche de mes idées.
En peu de mots, d'où puises-tu ton inspiration ?
J'ignore complètement la source de mon inspiration. Et même si je le savais, ce serait de l'imprudence de la dévoiler. Par contre, autant que je le sache, je suis toujours en quête de perfection et d'originalité dans la mesure du possible. Les textes ne m'intéressent peu dans les magazines et les journaux, mais les images j'en raffole. Je pourrais passer des nuits entières à regarder constamment des revues, des catalogues, des documentaires, des films et des spots publicitaires. C'est peut-être ces habitudes qui nourrissent mon inspiration.
Penses-tu que tu sois le meilleur sur le terrain ?
Il est clair que quand on ne fait pas de mise à jour de temps à autre, on devient carrément obsolète. Sur le terrain, il y a beaucoup de professionnels qui mériteraient de se recycler. Pour cette raison, je travaille constamment ma créativité. Et je ne dors presque jamais à cause de ça. Ma vie tourne autour de ma profession. En résumé, je ne saurais dire en toute humilité que je sois le meilleur. Mais je sais qu'on n'est pas beaucoup à avoir un niveau avancé dans ce domaine. D'où je peux compter, Mage Entertainment, GraphCity, Play Entertainment, Mackendy Jeune ...
On ne t'a jamais réprimandé pour un travail réalisé ?
Non, pas vraiment. Toutefois, il m'arrive parfois d'être très limité avec les moyens techniques et économiques dont je dispose pour réaliser un projet comme je l'aurais souhaité. Ce qui peut engendrer une déformation dans la conception d'un programme.
En passant, quel est le clip le plus onéreux que tu as réalisé ?
En général, les vidéoclips sont évalués sur un même barème. Pour moi, il n'y a pas de clips plus couteux que d'autres. Personnellement, j'avoue qu'ils sont tous pareils. Parce que dans ce métier, je ne fais rien à demi. Je mets toujours du coeur à l'ouvrage dans tout ce je fais. Autrement, l'oeuvre pour laquelle j'ai été bien payé en particulier est un documentaire que j'ai réalisé sur les panneaux solaires pour l'entreprise « Paconsulting », basée à New York.
Sur quels projets travailles-tu actuellement ? Je crains de ne pas pouvoir en parler pour l'instant. Je pense que ce n'est pas bien de gâcher la surprise que certains groupes musicaux et d'autres personnalités s'apprêtent à faire au public. En revanche, si je cite quelques projets en cours, j'espère qu'ils comprendront la démarche. Dans un premier temps il y a les vidéoclips : « 10 sou 10 » de Mystik 703, « Vagabon repanti » et « Manman » de Nou Krezi, « Zatrapela » de Zatrap ...
Ensuite il y a l'émission télévisée « On se dit tout » d'Ange Bellie Andou qui sortira bientôt. Puis le film « Kite m' pale » de Réginald Lubin, qui est un documentaire fictif que je travaille depuis environ six mois.
Quid de « Mage Entertainment » et de « Photographe X ». Qu'avez-vous en perspective pour les prochains mois ?
Ce sont deux jeunes compagnies dotées d'une équipe d'environ neuf membres, dont les tâches premières sont réparties entre la conception, le tournage, la photographie, la décoration, le montage, la logistique, etc. Dans notre local sis à Delmas 48, nous offrons des services de direction de photographie, de vidéographie et autres. Nous vendons des matériels appropriés aux services également.
Par extension, nous réalisons des spectacles sur demande. C'est pourquoi nous avons créé une salle de répétition bien équipée pour les artistes et groupes musicaux. Et dans les prochains mois nous mettrons à leur disposition un studio d'enregistrement à bon marché.
N'as-tu pas un fait à signer par hasard ?
Evidemment ! J'aimerais que les photographes cessent de liquider leur talent. C'est-à-dire, ils doivent ajuster les prix des services en fonction de la circonstance. Par exemple, pas question de vendre une photo de publicité à $100.USD. Il faut que les clients payent un prix proportionnel à la demande. Les images n'ont pas de durée de vie. Alors, pourquoi céder une image à vil prix? Donc, à bon entendeur, salut !
Un message ?
Mon message SOS s'adresse directement au Ministère de la Culture. Il est nécessaire que l'on ait des projets de construction de salles de cinéma et de centres culturels dans les plus brefs délais. On ne peut pas continuer à vivre dans ces conditions infrahumaines. Le cinéma doit définitivement renaitre de ses cendres.
Entre autre, je recommande aux chaines de télévision de mettre en place des critères de sélection pour un tri des meilleures images, avant toute diffusion. Parce que c'est triste de voir souvent des images qui pourraient faire l'objet de rebuts de matière mais qui passent continuellement à la télé. Sur ce point, il revient à nous autres professionnels de montrer la grandeur de nos talents et d'étaler les facettes plus positives du pays. Au lieu de mettre en vue Croix-des-Bossales et La Saline, montrez de préférence Port-Salut, Labadie, l'Ile-a-Vache... On n'en manque pas!
Du plus
Il est né le 29 décembre 1978 à Port-au-Prince
Son signe astrologique est Capricorne
Il est célibataire
Il se dit compréhensif, sincère, rancunier et têtu
Il est né le 29 décembre 1978 à Port-au-Prince
Son signe astrologique est Capricorne
Il est célibataire
Il se dit compréhensif, sincère, rancunier et têtu
Dimitry Nader Orisma